Queen

[gato13]

(1978)

Septième album du groupe, "Jazz" confirme la voie ouverte par "News of The World" à savoir un son plus rock, plus direct sans pour autant renier l'ADN musical royal. Queen prend toujours autant de plaisir à varier les ambiances, à marier les influences diverses. "Jazz" renferme des pépites comme "Mustapha", "Fat Bottomed Girls", "Jealousy", "Bicycle Race" et "Don't Stop Me Now". Certains titres comme "Let Me Entertain You" et "Dead On Time" dépotent sévère et rappellent furieusement que Queen est un groupe de hard-rock qui n'a pas son pareil quand il décide de mettre le pied au plancher. "If You Can't Beat Them" est un rock FM simple mais efficace. La production de l'album est impériale et l'interprétation de Freddie Mercury, Brian May, John Deaccon et Roger Taylor est sans faille. Bien qu'il soit moins souvent cité et qu'il ait la lourde tâche de succéder à quatre mastodontes de la discographie de Queen, "Jazz" demeure un album indispensable du groupe ainsi qu'une belle et grande réussite.

[Nonotofu]

(1977)

"News of The World" est le sixième album studio du groupe et on peut considérer que c'est avec celui-ci que le groupe s'est imposé définitivement au grand public. Il y a tout d'abord cette magnifique et célèbre pochette à l'univers de science-fiction. Puis il y a les deux premiers titres qui à eux seuls ont inscrits à tout jamais Queen dans l'inconscient collectif. Les hymnes que sont "We Will Rock You" et "We Are The Champions" démarrent magistralement ce nouvel album. Ces deux compositions imparables et fédératrices ont tendance à occulter le reste de l'album qui cache pourtant d'autres pépites telles que les sublimes "Spread Your Wings", "It's Late" et "My Melancholy Blues". Le dévastateur "Sheer Heart Attack" fait appel à la puissance de frappe du groupe tandis que l'hispanique "Who Needs You" rappelle une fois encore que Queen ne se refuse rien. Ce que Freddie Mercury, Brian May, John Deacon et Roger Taylor appliquent avec brio sur l'expérimental et réussi "Get Down, Make Love". Il y a bien une légère baisse d'inspiration avec les moyens "All Dead, All Dead", " Fight From The Inside" et "Sleeping On The Sidewalk" mais cela n'entache en rien ce nouveau coup de maître réussi par Queen qui ajoute encore un très grand album à sa florissante discographie.

Première incursion pour moi dans l'univers de Queen avec le fameux single. Et ce fut le passage à l'âge adulte musicalement parlant avec mon premier 45 t . Et j'ai fait tout Queen à rebours à partir du live killer.
Comme bien résumé, comme toujours, par Gato, la découverte de ces albums furent des feux d'artifice d'émotions et d'ambiances. Impossible de savoir quel genre musical se cachait derrière le morceau qui suivait. Pour moi, le meilleur de Queen se trouve sur ces albums. Bien sur, encore des pépites à venir mais je ne me lasse pas de cette période.

[Le Nobre]

News Of The World et Jazz ont été pour moi des Madeleine de Proust, je manque donc d’objectivité.
Tant d’éclectisme et de talents mélodiques conjugués, c’est digne des grandes heures des Beatles ou d’autres légendes. Un petit rectificatif sur ce que j’ai lu ici : All Dead All Dead n’est pas moyen, c’est un chef d’œuvre.
A+

[gato13]

(1980)

"The Game" est le huitième album studio du groupe. Il aurait pu s'intituler "Rock 'n' Roll" ou bien alors "Elvis" tant l'ombre du chanteur plane sur cet album. En grands admirateurs du King qu'ils sont, Freedy Mercury, Roger Taylor, John Deacon et Brian May ont enregistré certainement l'album le plus épuré, le plus accessible voire le plus roots de leur carrière. Mais chez Queen, épuré ne veut pas dire enregistré à la va-vite, sans soin et avec un son pourri. Non, on retrouve tout le savoir faire du groupe pour l'écriture de chansons merveilleuses mais sans l'habillage grandiloquent des chœurs et orchestrations qui jusque là avaient parcourus les précédents opus de Queen. Et pourtant l'album s'ouvre et se referme avec les sublimes "Play The Game" et "Save Me" qui auraient très bien pu figuré sur "News Of The World" ou "Jazz". Mais dès le génial "Dragon Attack" et le coup de maître "Another One Bites The Dust", on sent bien que le groupe veut aller droit à l'essentiel. Les formidables et rockabillys "Need Your Loving Tonight", "Crazy Little Thing Called Love"et "Don't Try Suicide" sont dignes d'un Marty McFly en plein bal de fin d'année avant son retour vers le futur. La mélancolique "Sail Away Sweet Sister (to The Sister I Never Had)" est certainement la plus belle chanson de l'album. "The Game" signe avec réussite, efficacité et un malin plaisir à brouiller une fois encore les pistes, l'entrée de Queen dans les années quatre-vingt. La suite, parfois chaotique, allait emmener le groupe vers des sommets vertigineux mais ceci est une autre histoire. À suivre...

[gato13]

(1982)

Les années n'ont pas été tendres avec le dixième album studio de Queen, le tant décrié "Hot Space". Il serait peut être temps de réhabiliter ou du moins de donner une nouvelle chance à cet ovni discographique. C'est sûr qu'un disque contenant la médiocre "Body Language" part avec un très gros handicap. Et quand en plus, le groupe, sous l'impulsion de Freddie Mercury et John Deacon tous deux encouragés par le succès planétaire de "Another One Bites The Dust", abandonne le hard-rock, les arrangements baroques pour une pop synthétique et funky, ça fait grincer des dents dans les chaumières. Et pourtant la folie créatrice est présente avec les audacieuses "Staying Power", "Back Chat", "Cool Cat", l'efficacité est au rendez-vous avec les très réussies "Dancer" et "Put Out the Fire", la douceur apaisante avec la belle "Las Palabras de Amor (The Words of Love)", l'émotion sincère avec la ballade "Life Is Real (Song for Lennon)". Sans oublier la somptueuse "Under Pressure" qui conclut magistralement cet album qui à bien des égards préfigurait la suite des années 80 de Queen à savoir une orientation plus pop mais qui n'oublierait pas à l'avenir les éléments hard-rock, progressives, grandiloquents et baroques de son ADN musical. À suivre...

[Nonotofu]

Le vilain petit canard de Queen.
Pourtant, à part body language, c'est un album que j'adore.