Iron Maiden

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gato13
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Re: Iron Maiden

Message par gato13 » 27 novembre 2020, 23:34

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(1995)

Qui pour remplacer Bruce Dickinson parti mener sa carrière solo ? La réponse est donnée avec "The X-factor", dixième album studio du groupe dont l'illustration emporte haut la main le titre de la plus hideuse pochette du groupe. Le nouveau venu s'appelle Blaze Bayley et le moins que l'on puisse dire c'est que son arrivée au sein de Maiden ne va pas faire que des heureux. Avant de rentrer plus en détails dans le sujet, reconnaissons au groupe un certain courage en prenant le risque d'engager un chanteur avec son propre style plutôt qu'un clone vocal de Dickinson. Steve Harris se charge de la production. Il aurait mieux fait de la confier à un producteur chevronné car, comme ce sera le cas sur l'album suivant, le son de "The X-factor" est peu réjouissant. D'une platitude affligeante, sans envergure, il ne rend pas justice aux compositions. Cet album est le plus sombre, le plus étouffant et le plus dépressif de toute la carrière d'Iron Maiden. Steve Harris, traversant une période difficile dans sa vie, les thèmes abordés tout au long de l'album ne sont guère enthousiasmants et cela se ressent aussi dans les musiques. Tout commence avec "Sign of the Cross", un morceau épique et progressif très lourd, parsemé de chants grégoriens du plus bel effet. La partie centrale est somptueuse et les solos de Dave Murray et Janick Gers inspirés. Un superbe morceau qui serait entré immédiatement au panthéon du groupe s'il avait été chanté par Bruce Dickinson. Car, malgré tous ses efforts, Blayze Bayley avec son timbre grave et ses capacités vocales limitées a du mal à faire décoller la chanson. Elle sera majestueuse quand Bruce Dickinson l'interprètera sur scène en 2000 et 2019. "Lord of the Flies" et "Man on the Edge" sont les deux titres les plus énergiques du disque. Deux franches réussites sur lesquelles Niko McBrain s'éclatent. La suite va être laborieuse voire terriblement ennuyeuse. "Fortunes of War", "Look for the Truth", "The Aftermath" et "Judgement of Heaven" sont pathétiquement poussives et lourdingues. On sent bien que le groupe essaye d'installer un climat pesant, oppressant, qu'il prend le temps pour développer ces chansons mais ces dernières échouent car l'envoûtement n'opère pas. Au final, elles rebutent plus qu'elles ne fascinent. "Blood on the World's Hands", "The Edge of Darkness" et "2 A.M.", bien qu'imparfaites, relèvent le niveau. Toutes les trois possèdent des structures alambiquées avec breaks, solos et parties instrumentales de toute beauté. Malheureusement, elles sont plombées une fois encore par le chant de Blayze Bayley qui se révèle poussif et très vite fatigant. "The Unbeliever" clôt maladroitement l'album. "The X-factor" est un album assumé car voulu comme tel par Steve Harris. Bien que malade, souffrant de trop de titres rébarbatifs et d'un chant beaucoup trop limité, c'est un album qui se révèle important, pas tant par sa qualité, mais par le fait qu'il annonce peut être à son insu, le virage progressif que le groupe assumera pleinement à partir des années 2000.























:wub: :wub: :wub:

PS: J'ai eu l'occasion de voir le groupe sur cette tournée le 26 janvier 1996 au Zénith de Montpellier. Le pire concert de Maiden auquel j'ai assisté. Un son désastreux, brouillon et bruyant. Un Blayze Bayley à peu près correct sur les compos de l'album et carrément à la ramasse sur le répertoire ancien.
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Le Nobre
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Re: Iron Maiden

Message par Le Nobre » 28 novembre 2020, 01:00

Quelle époque paradoxale là aussi. J'ai eu la chance en 1995 de rencontrer Blaze Bayley et Dave Murray en interview avant de partir en reportage chez Steve Harris. Comment ne pas adhérer au départ à l'enthousiasme qui animait les troupes de Maiden, au moment où elles lançaient ce X-Factor, relevant ainsi le défi imposé par le départ de Bruce Dickinson ? Blaze, gars sympa et tranquille, conscient de ses possibilités et de ses limites, a donné le maximum c'est certain et s'en est bien tiré sur des titres comme Man On The Edge, ou la paire 2 AM et The Aftermath, toutes deux dans la même veine. Sur Sign Of The Cross, bon morceau quoique très prévisible, il remplit sa mission mais il manque déjà le registre de Bruce pour emporter la décision. Il y a c'est vrai une tentative d'évolution, de remise en question pour étoffer, développer le propos. Mais l'album recèle malgré tout quelques moments vraiment pénibles comme l'affreux Fortunes Of War, que le groupe jugera bon de jouer sur scène. En live de toute façon la messe est vite dite, le son est une bouillie assourdissante, Janick Gers en fait des caisses, saute partout et multiplie les pains, et Blaze fait ce qu'il peut, car Steve Harris n'a pas jugé opportun d'adapter au moins un petit peu le répertoire au registre plus bas du nouveau chanteur. Qui ne s'aide pas par ailleurs en se plantant dans le sol tel un gorille et en prenant un air bourrin assez gênant.
Tout cela sentait assez mauvais, et le groupe va hélas faire pire avec l'album suivant, sauvé par deux titres seulement, Futureal et The Clansman.

roswell666
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Re: Iron Maiden

Message par roswell666 » 29 novembre 2020, 13:05

Argh... le presque génial Virtual eleven... De bonnes idées mais gâchées par des lourdeurs de composition inexplicables (mais arrêter de répéter 50 fois les titres lors des refrains!!! Pourquoi cette bouse de the angel & the gambler dure 9 minutes ???!!!)) et une prod à peine digne d'une démo (je me demande même si on entend pas le métronome de Nicko sur la partie rapide de "don't look to the eye of a stranger") :D

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Re: Iron Maiden

Message par gato13 » 29 novembre 2020, 16:41

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(1998)

Il y a d'abord la pochette réalisée à nouveau par Melvin Grant, auteur de celle de "Fear of the Dark". Pas la plus réussie de toute la discographie du groupe mais franchement mieux que la désastreuse de "The X-factor". Au rayon désastre, se peut-il qu'à l'époque de l'enregistrement de l'album tous les producteurs se soient mis en grève ou avaient-ils peur qu'Eddie les trucide façon Freddy Krueger. Non mais c'est quoi ce son tout pourri ? Aux casseroles ladies and gentlemen Mr Nicko McBrain ! Et ne parlons pas des guitares anémiques car je sens que ma tension va me jouer des tours déjà qu'elle est bien entamée par le synthé bontempi qui accompagne "The Angel and the Gambler", purge qui sert de single et s'étend sur dix minutes interminables cause l'ingé son a oublié d'appuyer sur le bouton stop et s'est endormi derrière sa console. Heureusement, une panne de courant a mis fin à ce calvaire. Pourtant ce "Virtual XI", onzième album studio du groupe, avait bien commencé. "Futureal" est une petite bombe estampillée Harris/Bayley et dans le genre c'est une franche réussite. Il faut en profiter car le disque n'en compte que trois. La deuxième étant "The Clansman", une chanson inspirée du chef d’œuvre de Mel Gibson "Braveheart". Un morceau de bravoure enfin digne du groupe co-écrit par Steve Harris et Blaze Bayley. Un titre qui renoue avec les grands épiques dont le bassiste nous régalait dans les années quatre-vingt et qui prendra toute sa mesure de classique du groupe quand il sera interprété sur scène par le grand Bruce Dickinson. Dernière chanson satisfaisante, la belle et surprenante "Como Estais Amigos" signée Janick Gers et Blaze Bayley. Ce dernier se montre particulièrement inspiré. Une performance touchante et un morceau qui confirme que Janick Gers est un compositeur très intéressant à défaut d'être un soliste inspiré. Pour le reste, c'est voyage au pays de "The Valley of Death", le désert à perte de vue où jonchent cinq cadavres de chansons mortes-nées. Triste constat de voir ce groupe qui nous a émerveillé tout au long de sept albums mythiques tomber aussi bas. La source est tarie, la magie n'opère plus et il serait trop facile d'en incomber la faute au seul Blaze Bayley qui fait ce qu'il peut. Il se montre d'ailleurs plus à l'aise que sur l'album précédent. Steve Harris est le seul fautif. En se retrouvant unique maître à bord, sans autres compositeurs de talent apportant une émulation et une diversité musicale au groupe, il met en danger son groupe et le pousse peu à peu vers la seconde division. Avec quatre albums sortis dont seul "Fear of the Dark" est correct, les années quatre-vingt-dix d'Iron Maiden auront été très moyennes pour ne pas dire catastrophiques. Il est temps que la Vierge de Fer se réveille et affronte avec Bravoure le Nouveau Monde...

















:wub:
Modifié en dernier par gato13 le 28 février 2021, 13:06, modifié 2 fois.
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Re: Iron Maiden

Message par Le Nobre » 29 novembre 2020, 17:50

Le summum du loupé revient au refrain de Lightning Strikes Twice, insupportable, et à la partie rapide de Don’t Look To The Eyes Of A Stranger, franchement grotesque !
When Two Worlds Collide et The Educated Fool sont deux bons départs de chanson qui, travaillées avec Bruce et Adrian, eurent donné autre chose...
Bon, au moins, Steve Harris n’a jamais tourné sa veste et continue de défendre les deux albums avec Blaze mais pourquoi diable l’avoir choisi lui ?? La question sera toujours posée. Bruce lui-même s’est interrogé, en marquant toutefois son respect pour son successeur simplement doté « d’un autre registre ». Même élégance chez Blaze, qui quoique blessé par son éviction (orchestrée par Rod Smallwood en 1999) et peu gâté par la vie par la suite, continue de louer et de rendre hommage à ses années Maiden.

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Re: Iron Maiden

Message par Le Nobre » 29 novembre 2020, 19:45

J'ajoute que malgré le retour de Bruce et d'Adrian, dont nous allons parler, un certain ver était dans le fruit et devait subsister, il concerne deux défauts apparus à l'époque de Fear Of The Dark et devenus criants sur certains morceaux de la période Blaze Bayley :
- la répétition jusqu'à plus soif des mêmes phrases de refrain
- une construction copié-collé des morceaux.

Quand on prend un morceau comme Caught Somewhere In Time par exemple, le refrain est répété et il y a différentes parties, MAIS tout coule de façon totalement fluide. Cette fluidité-là a disparu après Seventh Son, même si nous le verrons, le groupe va reprendre de belles couleurs à partir de Brave New World.
Modifié en dernier par Le Nobre le 30 novembre 2020, 12:04, modifié 1 fois.

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Re: Iron Maiden

Message par gato13 » 29 novembre 2020, 23:28

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J'étais à ce festival et le samedi soir était donc placé sous le signe d'Iron Maiden. Paul Di'Anno, très diminué physiquement suite à une opération peu de jours auparavant et accompagné de musiciens italiens, a assuré un concert épatant. Vocalement, mis à part quelques titres, il a été plus que correct et parfois même impressionnant.

Set-list Paul Di Anno :

1) The Ides of March
2) Wrathchild
3) Prowler
4) Marshall Lockjaw (cover Killers)
5) Murders in the Rue Morgue
6) Strange World
7) The Beast Arises (cover Killers)
8) Children of Madness
9) Genghis Khan
10) Remember Tomorrow
11) Faith Healer (cover The Sensational Alex Harvey Band)
12) A Song for You (cover Killers)
13) Charlotte the Harlot
14) Killers
15) Phantom of the Opera
16) Running Free
17) Transylvania
18) Blitzkrieg Bop (cover The Ramones)

Blaze Bayley a interprété les quatre premiers titres seulement accompagné d'une guitare acoustique. Fallait oser mais le résultat fût très intéressant. Puis il a été rejoint par son groupe et a offert au public un concert bien sympa conclut par une invitation du chanteur pour le rejoindre boire un verre à la buvette du festival à l'issu du concert. Dix minutes après il était installé au comptoir et buvait des bières en compagnie des festivaliers l'ayant rejoint. Surréaliste mais tellement sympathique. Un mec humble et attachant.

Set-list (incomplète) Blaze Bayley :

1) Sign of the Cross
2) Children of the Damned
3) Futureal
4) Lightning Strikes Twice
5) Virus
6) Man on the Edge
7) Broken Doll (Wolfsbane)
8) Como Estais Amigos
9) Doctor Doctor (cover UFO)
Modifié en dernier par gato13 le 28 février 2021, 13:07, modifié 1 fois.
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Re: Iron Maiden

Message par Le Nobre » 30 novembre 2020, 10:15

Blaze Bayley est gars sympa en effet. Jamais facile de voir un rêve s'enfuir. Je pense que Mick Pointer a ressenti la même chose quand il a été évincé du groupe qu'il avait formé. Mais à un moment la musique commande. Un groupe est d'abord à son service.

Je reviens un instant sur ton commentaire concernant Nicko dans VIrtual XI : si lui est aux casseroles, Ian Mosley joue sur quoi dans Radiation ??? ;)
Histoire de railler un peu... ;)

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Re: Iron Maiden

Message par gato13 » 30 novembre 2020, 11:20

Le Nobre a écrit :
30 novembre 2020, 10:15
Blaze Bayley est gars sympa en effet. Jamais facile de voir un rêve s'enfuir. Je pense que Mick Pointer a ressenti la même chose quand il a été évincé du groupe qu'il avait formé. Mais à un moment la musique commande. Un groupe est d'abord à son service.

Je reviens un instant sur ton commentaire concernant Nicko dans VIrtual XI : si lui est aux casseroles, Ian Mosley joue sur quoi dans Radiation ??? ;)
Histoire de railler un peu... ;)
Je précise, je ne suis pas musicien et en ce qui me concerne que ce soit pour le son ou la musique, ce n'est que du ressenti. Certains de mes amis qui sont musiciens m'ont dit que j'ai une hypersensibilité musicale et qu'il m'arrive de mieux appréhender et ressentir la musique que eux qui sont plus dans un aspect technique. Donc le son d'un album ou en concert est totalement subjectif pour moi mais au fil des années d'écoutes d'albums et de grands concerts, je me suis forgé une oreille non pas musicale mais plutôt mélomane si c'est le terme qui convient. Et j'arrive à reconnaître certains aspects de la production. Je suis incapable de savoir comment doit sonner une cymbale, une double caisse, un tom ou autres. Idem pour les guitares, la basse et autres. Mais je connais le son que j'aime entendre et en ce qui concerne Nicko McBrain sur "Virtual XI", c'est juste pas possible pour moi. Tout comme la production de "Fly on the Wall" de nos amis australiens. Qui fait le son en studio ? Le batteur ou l'ingé son ? Qui choisit la texture sonore d'un album ? Le groupe, l'ingé son ou le producteur ? C'est un mystère pour moi. C'est vrai que le son de "Radiation" est assez limite pour ne pas dire raté. Mais que je sache, les musiciens ont des oreilles averties et savent comment ils veulent sonner. Exemple, Phil Collins que je vénère en tant que chanteur et batteur. Sa batterie dans les années 70, c'est l'extase sonore pour moi. Sa batterie génération Hugh Padgham années 80 et 90 sonne clinique et non organique. Pourtant c'est le même musicien mais j'ai du mal avec ce son même si j'aime beaucoup les albums de Genesis de cette période. Pourquoi ? Et bien, parce qu'ils sont excellents :D ce qui est aussi le cas de "Radiation" mais qui ne l'est pas de "Virtual XI" ;)
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Re: Iron Maiden

Message par Le Nobre » 30 novembre 2020, 12:08

Pas besoin d'être musicien pour trouver que quelqu'un a joué un sale tour à Ian Mosley sur Radiation... ;)
C'est vrai que Brian subit le même traitement sur Fly On The Wall. Un attentat sonore !
Pour Nicko sur Virtual XI, je trouve les dégâts moins gros quand même.

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